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Engin Akyürek, Sancar, la fin du rêve.

Dernière mise à jour : 22 avr. 2021



Je le sais bien le compte à rebours a déjà commencé. Dans trois semaines, Engin s'en ira de nos vies quotidiennes avec la lumière de l'été. Nous aurons traversé avec lui ces temps tourmentés, où le monde a vécu dans l'obscurité. Des quatre coins de la terre, chaque lundi, des femmes et des hommes de tous les horizons, de toutes les langues et de tous les âges, sont venus, fidèles au rendez vous, oublier quelques heures leur isolement, la maladie, la séparation avec ceux qu'ils aiment, leurs divorces, leurs chagrins, leurs soucis, leurs souvenirs, leurs projets, leur travail, leurs passions et cette menace au dessus de nos têtes. Avec la fermeture des théâtres, opéras, musées, cinémas, les nourritures spirituelles qui font vibrer notre âme, nous ont grandement manquées. Il nous restait les livres et les histoires sur internet.

Je le sais bien, rien ne vaut la vie dans sa belle réalité, un coucher de soleil, le chant d'un oiseau, la lumière sur la mer ou les baisers d'un être aimé. Pourtant le miracle du virtuel nous a fait cadeau d'une histoire et surtout d'un acteur qui fait son métier comme les autres certes, mais sans être tout à fait pareil. Il y a en lui ce supplément d'âme si touchant qui le place immédiatement dans la cour des grands. Engin Akyürek: sa beauté, sa culture, sa belle langue, l'océan de sentiments contenus dans ses interprétations de Sancar efe, son visage lumineux, son rire solaire, sa présence éclatante, ses gestes, sa voix à nulle autre pareille, sa façon d'habiter ses personnages, comme s'il laissait passer en lui les émotions universelles les plus pures, pour nous les offrir en cadeau.

Les livres et les films nous sont nécessaires autant que l'air que nous respirons, certains sont un miroir, d'autres nous font réfléchir ou rêver. La rencontre du spectateur avec le personnage de Sancar, fait partie de ces voyages du coeur, cette parenthèse salutaire, cette évasion hors du temps, qui fait du bien et réactive les battements de nos coeurs.

Et c'est pourtant un homme bien réel, qui provoque ces tremblements de l'âme. Sa force à lui, c'est cela. Ce travail derrière la caméra, ces heures qu'il donne sans compter, son identité, sa belle énergie, son aura resplendissante. Il atteint, par la grâce de son talent, le coeur et l'âme de ces rêveurs que nous sommes, en quête de sentiments absolus.

Nos yeux, faits pour voir le ciel, ont bien saisi l'éclat inhabituel de cet acteur simple et discret, qui irradie à l'écran. Il nous emporte, et nous donne à rêver. Il allume de grands feux qui brûlent dans notre âme. Ce don du ciel de l'acteur, donne corps à cet efe au coeur pur, dont nous avons vu l'évolution extraordinaire au fil des épisodes. Il va bientôt nous falloir le quitter, sortir d'un songe salvateur, si cher à nos coeurs, comme on laisse derrière soit un livre tant aimé, qui nous a donné tant de bonheur. Dans 3 semaines, la production, les caravanes, les acteurs et tout ce qui a permis à cette série d'exister, auront disparu de Bodrum. Mais comme tout ce qui vit au delà des apparences, il restera, suspendu dans l'air du soir, l'écho du rire et des larmes, l'énergie chaleureuse, les claquements de porte, le bruit des pas, la voix inimitable, les mots d'amour et la belle insolence de Sancar efe. Celui qui lui a donné vie, repartira vivre, aimer, boire et chanter, écrire sûrement et je l'imagine déjà reprendre son souffle pour mieux nous revenir.



Post scriptum .Ce rôle marquera j'en suis sûre, un tournant dans la carrière d'Engin Akyürek, tant son interprétation est exceptionnelle. Je lui souhaite des propositions de films à la hauteur de son talent en Turquie et ailleurs.

France, Cathie Hubert , auteur artiste designer.

16/04/2021.





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